samedi 14 août 2010

Les règles aéronautiques face aux maladies du coeur

Ce chapitre est certainement à la fois le plus délicat et le plus démonstratif du fait que la connaissance est facteur de liberté. L'ignorance pousse à la protection à l'interdiction. L'histoire de l'angor en est un bel exemple. Les anglo-saxons, souvent très pragmatiques ont été amenés à penser que leurs patients pilotes cardiovasculaires avaient 2 avantages par rapport a leurs collègues non "malade". Premièrement on les connaissait bien et on les suivait bien, deuxièmement on sait avec beaucoup plus de précision dans quel état sont leurs coronaires ce qui est loin d'être le cas du pilote lambda de 50 ans et par exemple fumeur. Hors dans la maladie coronarienne il y a un lien direct entre risque et état coronaire. La connaissance a permis de rendre l'aptitude au vol à des pilotes angoreux et traités. Ceci étant ne faites pas l'amalgame entre angor et infarctus. Dans cette seconde situation il y a eu une blessure avec une cicatrice dans le muscle cardiaque. Hors une cicatrice est indélébile et chaque cas vraiment particulier. Ces cicatrices peuvent amener des troubles du rythme qui sont parfois difficiles à prévoir. La différentiation classe 1,3 et 2 avec la possibilité d'une annotation OML ou OSL n'est a mon sens pas très bien exploitée pour les pilotes ayant eu de petits infarctus sans répercussion hémodynamique ou pathologie de rythme. De toute façon ces décisions ne sont pas du ressort de l'AME ou du CGEMPN mais bien de l'AMS, ou en Suisse du médecin cardiologue de l'OFAC. Il est certain qu'il nous reste à progresser dans ce domaine. Le milieu de l'ULM français qui accueille beaucoup de pilotes "recalés cœur" a une accidentologie tout a fait comparable à l'aviation générale ce qui tend à prouver que les complications cardiovasculaires en vol sont rares je dirais même rarissimes. Bon, ne me faites pas dire que voler c'est soigner le cœur au sens propre ! Le problème pour notre confrère cardiologue OFAC c'est le degré d'acceptabilité du risque qu'on lui accorde. Hors dans notre société on pardonne peu on accepte pas la mort.
Dans le cadre du suivi des patients, le cardiologue de l'OFAC peut imposer des examens répétitif que l'on ne ferait pas suivre à un patient non pilote, comme échographie, épreuve de stress, enregistrement du rythme, thallium ou des examens modernes comme des angio CT ou des IRM de stress. Certains médecins cardiologues non AMS les jugent superflus. La question du remboursement de ces examens par les assurances fait souvent débat en ces périodes de restrictions. Ceci étant, l'absence de ces examens implique une incapacité de piloter, une incapacité de travail donc et je pense que l'on doit alors considérer ces examens comme faisant partie de la maladie donc devenant pour un pilote nécessaires et remboursés. http://www.cmma.ch

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